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  • Le discours amoureux entendu comme une poussière de figures qui s'agitent selon un ordre imprévisible à la manière des courses d'un insecte dans une chambre, mouche entêtante du verbe que je puis assigner à l'Amour, du moins rétrospectivement, imaginairement comme un pur devenir réglé d'avance. C'est par ce fantasme historique que parfois j'en fais « une aventure ». La course amoureuse paraît alors suivre trois étapes ou trois actes. C'est d'abord, instantanée, la capture (je suis ravi, capté par une image), vient alors une suite de rencontres (rendez-vous, téléphones, lettres, petits voyages) au cours desquelles j'explore avec ivresse la perfection de l'être aimé, c'est-à-dire l'adéquation inespérée d'un objet à mon désir. C'est la douceur du commencement, le temps propre de l'idylle. Ce temps heureux prend son identité (sa clôture, son cercle) de ce qu'il s'oppose (du moins dans le souvenir) à la « suite ». La « suite » c'est la longue traînée des souffrances, blessures, angoisses, détresses, ressentiments, désespoirs, embarras et pièges dont je deviens la proie, vivant alors sans cesse sous la menace d'une déchéance, d'un terme final qui frapperait à la fois l'être aimé et moi-même, tout comme cette menace détruirait la rencontre prestigieuse qui nous a d'abord découverts l'un à l'autre, dans une mise à nu mise à mort...

    Inspiré par Roland Barthes (fragments d'un discours amoureux)

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  • Pour ne pas se priver du fantastique marché chinois (déjà 111 millions d'internautes) Google a conclu un accord avec les dictateurs chinois. Dès que l'internaute tapera "droits de l'homme" ou "indépendance de Taïwan" ou "tibet" ou place tienanmen" etc... il sera automatiquement dirigé vers un site exprimant la position officielle du parti communiste au pouvoir. Est-ce de la censure ? Surtout pas voyons, simplement un "filtrage". Google argumente d'ailleurs ainsi "filtrer l'information va à l'encontre de nos principes, ne pas fournir d'information serait encore pire". C'est exactement ce que prétend la ligne que défend le régime chinois. S'ils censurent, c'est évidemment à contrecoeur mais dans le plus profond respect de l'information et d'expression... Quand les "démocrates" chinois et les "démocrates" de Google s'entendent, c'est pour le plus grand profit de la liberté d'engranger du dividende... (Source du Canard enchainé du mercredi 01/02/2006). Le fascisme ? Google le réinvente pour vous...

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  • L'espace du retentissement c'est le corps. Coalescence, réunion-fusion des corps en contact. Coalescence-corps des peaux qui s'effleurent sous les troubles d'un émoi généralisé. Emoi qui empourpre le désir comme ces rougeurs apposées aux visages que l'émotion transfigure. Figures-corps que le scandale amoureux déchire, peur de ma propre destruction, récit-corps de ma tendresse-violence ici écho, résonnance-chair du plaisir qui me submerge. L'espace d'un rire, j'ai vu ma vie chavirer dans son pur désir. Mais à quoi voulait-elle s'unir ?

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  • Lorsque la dépense amoureuse est continûment affirmée, sans frein, sans reprise, il se produit cette chose brillante et rare qui s'appelle l'exubérance. L'exubérance est beauté, citerne qui contient et source qui déborde...

    L'exubérance c'est la jouissance multiple, parfois coupée de tristesses, de dépressions, mais elle est mon désiquilibre amoureux, elle est mon "économie noire" qui me marque de son aberration et de son luxe intolérable. Economie de la pure dépense, de la perte. Ischus : énergie, tension. Violence transgressive de l'amour-passion, assomption de la sentimentalité comme force étrange, corps-désir de la dispersion et de la dépense sans fin.


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