• 3 études pour 3 têtes d'homme - Francis Bacon

    Mes peintures sont des accidents n'avait de cesse de répéter Bacon. Il était réellement fasciné par la photo, il s'entoure de photos, fait des portraits d'après des photos du "modèle" mais en se servant aussi des photos tout autres (anciens tableaux de Peintres sur photos, etc...) mais dans le même temps il n'accorde aucune valeur esthétique à la photo. Il préfère celles qui n'ont aucne ambition à cet égard, comme les photos de Muybridge. Il aime les radiographies ou les planches médicales, les photomatons...

    Pour lui, ce sont des moyens de "voir". Et ces représentations procèdent dans la manière de "voir" selon des "codes, des ressemblances, des conventions, des analogies, etc... "C'est elles qu'on voit, et finalement on ne voit qu'elles...". La photo "fait" le personnage ou le paysage au sens où l'on dit que le journal fait l'évènement et ne se contente pas de le narrer. Pour Bacon, le plus grand intérêt de la photo est de nous imposer la "vérité" d'images trafiquées invraisemblables. Bacon n'a pas l'intention de réagir contre ce mouvement. Dans sa peinture, il s'y abandonne, abondamment, avec délice. Mais pour Bacon la photo écrase aussi la sensation sur un seul niveau et reste impuissante à mettre dans la sensation la différence de niveau constitutive (image tentaculaire chez bacon, analyse de John Russel). Dans les images-cinéma d'Eisenstein ou les images-photo de Muybridge ce ne serait qu'à force de transformer le cliché, de malmener l'image que celle-ci parviendrait comme dans la peinture à dépasser le titre de "chose vue" pour devenir une déformation comme l'art en produit.


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  • Désir axial, perpendiculaire désirante

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  • Entrailles un peu miennes, éviscération, mise à nu, mise à mort...

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  • Organiste d'une tempête arrêtée et qui rit dans la nature limpide, pacifiée entre deux tourmentes, je vois le visage rouge sanglant du peintre venir à moi dans une muraille de tournesols éventrés. Un ciel orageux une plaine blanche de craie, sa main jaune et son chevalet. Il suicide la couleur, lui le suicidé de la société.

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  • Le langage a une réalité propre, une existence qui ne peut être effacée, des lois qu'on ne peut méconnaître. Il est peut être en mon pouvoir de me taire, mais si je parle, il n'est pas en mon pouvoir d'échapper aux obligations du langage, de me soustraire à sa destination qu'il accomplit nécessairement. Cette fonction est d'introduire dans le monde des besoins le monde de l'universel, la règle de l'universel. Le discours n'est pas destiné à exprimer l'individuel, la sensation, mais il a pour rôle de m'attirer, que je le veuille ou non, vers le général, vers la conscience logique et la reconnaissance des lois dont il est le dépositaire. « En parlant je transforme mon désir en une recherche de la vérité, je m'engage à prendre sur moi la volonté de ma parole. Parler est une acceptation au moins tacite, de l'ordre dans lequel nous entrons en parlant ». Ce n'est donc pas le contenu d'images ou d'actions que nous lui attribuons qui constitue la réalité et la valeur du langage, ce n'est pas davantage, comme le voulait la dialectique expressionniste, par la totalité subjective qu'il trouve sa vérité et son existence. Le discours est extérieur à cette totalité qu'il remplace ; il lui est irréductible, parce que, même si l'on en élimine toutes les significations dialectiques possibles, il subsiste comme une forme qui ne peut être remplie de n'importe quoi, comme une règle qu'on ne peut violer qu'en lui obéissant, comme la loi de notre esprit, c'est-à-dire comme l'esprit lui-même dans la mesure où il est loi, lieu de l'universel et de la volonté réfléchie. Maurice Blanchot – Faux Pas


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