• L'espace du retentissement c'est le corps. Coalescence, réunion-fusion des corps en contact. Coalescence-corps des peaux qui s'effleurent sous les troubles d'un émoi généralisé. Emoi qui empourpre le désir comme ces rougeurs apposées aux visages que l'émotion transfigure. Figures-corps que le scandale amoureux déchire, peur de ma propre destruction, récit-corps de ma tendresse-violence ici écho, résonnance-chair du plaisir qui me submerge. L'espace d'un rire, j'ai vu ma vie chavirer dans son pur désir. Mais à quoi voulait-elle s'unir ?

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  • Déchirant la ressemblance, Francis Bacon renvoie Michel Leiris à sa propre logique du sang. La peinture de Bacon aux formes exsangues, aux pieds des crucifixions, figures mythologiques dégradées par l'épanchement des intérieurs, le cri, la bouche, le renversement, la sexualité-seringue, les chairs-lavabos, "photo" toujours truquée, déformée, décalage du mythe, enfance louche. Le mythe surtout. "Si on en trouvait un de valable" ne cessait de répéter Bacon, "ça pourrait être utile", incessant retour aux abattoirs. "J'ai toujours été touché par les images relatives aux abattoirs et à la viande" confiait Bacon. Peinture-abattoir qui abat l'arbre souffrance, le peuplement rouge de nos existences défrichées par le malheur.

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  • Pour renouer avec l'existence laidement accumulée et retrouver ton pur regard, ce qui me reste à vivre est dans cet assaut arc-en-ciel. En moi, le frisson du ruisseau de nos coeurs inutiles, que l'attente abandonne dans l'angle d'une ruine laissée jadis par l'incendie. Quelquefois, le rosier sauvage de nos passions effeuille goutte à goutte l'eau des pluies d'anciennes ivresses, quand l'outil affamé et fiévreux de nos corps dévore son désir. Autoroute rouge où ma vie fait demi-tour, tournant plus loin pour traverser le gué de nos derniers abandons. Quand l'oiseau ivre de nos pensées bêche la terre de son bec, dans la tombe des oublis je vais enfouir ces restes de toi...

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  • Derrière le nom révérencieux de son célèbre tableau "Les Demoiselles d'Avignon", se cache une toute autre réalité, beaucoup plus irrévérencieuse. Pour réaliser son oeuvre, Picasso s'est en effet inspiré des prostituées d'un hôtel de passe situé dans une rue sombre de Barcelone : la rue d'Avignon... Un pied de nez de Picasso, un coup de pied à la critique d'alors. Ainsi, Picasso représente l'intérieur d'un bordel, inspiré d'une maison close barcelonaise, située dans le "carrer Avinyò".

    Des</personname /> centaines de travaux préliminaires ont préparé la réalisation presque secrète de cette œuvre. Les genres, nu féminin et portrait de groupe, ne sont pas en eux-mêmes innovants. Ce classicisme des genres rend la rupture formelle plus éclatante. L'espace, meublé par des draperies, est déconstruit, la perspective brisée, voire inexistante. L'accent est mis sur la verticalité. Même</personname /> la nature morte, au premier plan, semble chuter vers le spectateur.

    1907 - 1915 (Cubisme) : Les "Demoiselles d'Avignon" marquent l'entrée de Picasso dans l'art moderne. Avec Braque notamment, il développe le cubisme synthétique à partir de 1912 et introduit divers matériaux dans ses toiles (sable, papier, tôle, bois...).


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  • Qui n'a pas éprouvé que la réalité est effrayante n'a pas conscience de ce que cela veut dire, être réel. C'est en somme par l'expérience de l'angoisse que les choses se révèlent non seulement dans un ensemble chaotique et informe, mais dans la netteté de leurs figures, sous l'apparence déterminée de leurs contours, c'est à dire comme ce qui est nécessairement au dehors.

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