• Avec Kiyoshi Kurosawa

    Kiyoshi Kurosawa entreprend d'abord des études de sociologie, sans grand succès. Après avoir suivi les cours de Shiguehiko Hasumi, président de l'université de Tokyo et spécialiste de littérature française, il devient assistant sur des films commerciaux japonais. En 1972, il tourne Kandagawa Wars, un film pornographique. Il est finalement l'auteur d'une multitude de films de commandes, presque tous invisibles. Ce n'est qu'en 1997, avec l'apparition de Cure au Festival d'Automne à Paris, que sa carrière a décollé.
    CHARISMA
    Japon, 1999, de Kiyoshi Kurosawa, avec Yabuike Yakusho KojiIkeuchi Hiroyuki, Jun Fubuki, Yoriko Doguchi...
    Résumé : Yabuike, un brillant inspecteur de police est dépêché sur les lieux d'une prise d'otage. Le ravisseur lui transmet un étrange message demandant de rétablir les règles du monde. La prise d'otage vire à l'hécatombe. Yabuike, mis à pied par ses supérieurs s'exile dans une forêt. Il y découvre une communauté déchirée autour d'un arbre maléfique appelé Charisma...
    La dialectique de l'arbre
    Dans Charisma, le spectateur est comme la forêt: partout et nulle part à la fois. Au</personname /> fil de l'histoire, on se rend compte que finalement, on ne sait rien; les motivations sont de plus en plus floues, et ce dès la première séquence: un flic est envoyé sur les lieux d'une prise d'otage. Il s'approche du terroriste, hésite, s'en va, revient et le met en joue, mais le laisse tuer l'otage avant de l'abattre. Un plan de l'extérieur venant renforcer le tout, rien dans le film ne nous fera savoir pourquoi Yabuike (le flic en question) a réagi de cette façon; nous ne sommes pas plus dans la confidence que ne le serait un simple témoin de la scène. En</personname /> cela, Charisma est une fable animiste qui renoue avec le cinéma de Akira Kurosawa, où la forêt est bien plus qu'une scène de théâtre gigantesque, mais un véritable élément, porté jusqu'à l'allégorie, sans lequel rien n'arrive.
    Les motivations du film au-delà de la fable écologique (très vite oubliée) ou de la fable politique (le rapport fort/faible) développe une vraie dimension philosophique. Ce sont tous les hommes qui sont charisma. Seul Yabuike reste, et se met en quête d'un nouveau charisma, parce que l'équilibre a été rompu. On retrouve dans Charisma les thèmes de Kiyoshi Kurosawa: la recherche d'identité (de Serpent's Path à License to Live), le vampirisme, ou plutôt le pouvoir de profiter d'une situation (Suit Yourself or Shoot Yourself- The Hero). Et toujours ce pessimisme, qui fait que les films ne finissent jamais bien (voir License to Live, dans lequel la fin vient noircir une histoire pourtant de plus en plus positive, comme pour signifier que rien n'est jamais comme on l'espère). Mais là où Charisma se démarque, c'est par l'incroyable complexité de son récit, pourtant, apparemment, très simple.
    FILMOGRAPHIE
    1983 : Kandagawa Wars
    1985 : The Excitement of Do-Re-Mi-Fa Girl
    1989 : Abunai hanashi mugen monogatari
    1989 : Sweet Home
    1992 : The Guard from the Underground
    1996 : Door 3
    1996 : Suit Yourself or Shoot Yourself - The Hero
    1997 : Serpent's Path
    1997 : Cure
    1997 : Revenge - A Visit from the Fate
    1997 : Revenge 2 - The Scar that Never Fades
    1998 : Eyes of the Spider
    1998 : Licence to Live
    1999 : Charisma
    1999 : Barren Illusions
    2000 : Seance
    2000 : Kairo
    2003 : Doppleganger
    2004 : Ghost Shop


  • Commentaires

    1
    Vendredi 14 Octobre 2005 à 19:35
    Kairo
    pas mal ce film! J'ai bcp entendu parlé de "cure" aussi mais je ne l'ai pas encore vu :/
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