• Analogies

    Analogies est consécutif à la visite du blog de CeXhib. L'entête de ce commentaire est un lien direct avec le site et donc le travail de cet artiste d'aujourd'hui. La photo en tirage de tête est extraite de son blog.

    Mon blog est la volonté d'une translation entre diverses formes d'expression. Le travail de CeXhib m'a confronté à une revisite de Francis Bacon, un peintre à l'oeuvre immense, immensément dévorante.

    Le jour tombe.

    La peinture se découvre, au fond d'elle-même la possibilité d'un fait pictural.

    Plusieurs formes s'assemblent et se désassemblent, composent, décomposent, recomposent la figure serpentine du tableau, accidents successifs, intempestif où se coagule, se rassemble en un jet continu, le mouvement incessant de la figure.

    L'œuvre de Bacon a été voulue par lui comme une révélation. Révélation du corps intempestif, du « corps-figure », visage et cœur à

    la fois. La</personname /> force intérieure les soulève et les déforme, les forme à nouveau, défait et réunit encore le mouvement continuel de cette posture, figure d'un instant, l'instant d'après échappée et remodelée. Quand agissent en nous l'angoisse et la douleur et que nous ployons dans notre entier dans ce mouvement, ce déplacement de notre être perpétuellement assailli, surgit

    la clarté. Polychromie</personname /> et miroitement de l'existence comme saisie, prise sur le fait, fait pictural intense par lequel la peinture s'empare d'instants de vie, d'instants toujours passés, dépassés par le mouvement d'après, l'instant d'après.

    Bacon à découvrir comme sensation, optique tactile. On pourrait toucher sa peinture par l'œil sans cesse en mouvement dans le mouvement continuel et infini de l'œuvre.

    J'ai aimé ce voyage incessant, cette traversée aveugle de la lumière obstinément étincelante de mouvement. Sa peinture est à suivre comme un parcours placé entre le réveil et le sommeil, entre l'hystérie d'un corps et d'un visage continuellement répétés, multipliés, jusqu'à

    la folie. Peinture</personname /> des folies qui nous soulèvent et nous enlèvent à nous-mêmes, par delà ce qui fut nous et revient à nous, différemment interprété, réinterprété à chaque jeu nouveau de la figure mère, matrice des purs instants d'avant ; d'avant le commencement de la folie, quand tout recommence. Bacon est un infini multiplié, variation du même, répétition différenciée du je. Et nous sommes les jouets de cette danse où notre existence se sent brusquement comme en translation. Oscillation picturale d'une sensation organique, digitale du fait d'être. Etre chez Bacon, c'est toucher et sentir dans un même mouvement, accouplement intempestif du saisir et du sentir.


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