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Par
against1 dans
Ad Lib - Philosophie le
17 Décembre 2005 à 15:34
Le baroque est inséparable d'un nouveau régime de la lumière et de la couleur. On peut d'abord considérer la lumière et les ténèbres comme 1 et 0, comme les 2 étages du monde séparés par une mince ligne des eaux : les Heureux et les damnés (Leibniz et l'arithmétique binaire - Christiane Fremont leibniz, discours sur la théologie naturelle des chinois, l'Herne) Il ne s'agit pourtant pas d'une opposition. Si l'on s'installe à l'étage d'en haut, dans une pièce sans porte ni fenêtre, on constate qu'elle est déjà très sombre, presque tapissée de noir, "fuscum subingrum". C'est un apport baroque : au fond blanc de craie ou de plâtre qui préparait le tableau, le Tintoret et le Caravage substituent un fond sombre brun-rouge, sur lequel ils placent les ombres les plus épaisses et peignent directement en dégradant vers les ombres. Le tableau change de statut, les ombres surgissent de l'arrière plan, les couleurs jaillissent du fond commun qui témoigne de leur nature obscure, les figures se définissent par leur recouvrement plus que par leur contour. C'est le nouveau régime de lumière qui glisse par une fente au milieu des ténèbres.
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Bien que cela semble tiré par les cheveux, il faut avouer que ça prend la tête !